Actus et brèves... juillet-août 2014
Par arzhela le 10 juillet 2014, 22:19 - Actus et brèves - Lien permanent
10 juillet 2014
C'est les vacances...
Le blog prend ses quartiers d'été.
Retour à la rentrée avec encore des articles sur la randonnée kayak en Écosse, avec des articles pratiques sur la navigation et le bivouac...
Falaises de Gribun, vers le "Wilderness" de Mull
Bon été sur l'eau...
07 juillet 2014
Retour d’Écosse (6) : la loutre d'Europe
Texte et photos : Laurent Malthieux
Loutres
Tout d'abord, levons un malentendu fréquent : la loutre qui fréquente de manière désinvolte, en plein jour, les rivages sauvages de l’Écosse, est bien la même que celle dont on ne décèle la présence, sous nos latitudes, que par les épreintes (crottes) ou traces qu'elle daigne laisser de ci de là ! Il s'agit de la loutre d’Europe (Lutra lutra).
La loutre de mer proprement dite (Enhydra lutris), fréquente les eaux de l'océan Pacifique, entre le Japon et la Californie, en passant par le détroit de Béring. C'est la si photogénique bestiole qui casse crabes et ormeaux sur son ventre, à l'aide d'un caillou, en faisant la planche et souriant au photographe !
Il existe aussi une loutre marine (Lontra felina) qui fréquente les eaux côtières du Pérou et du Chili.
Repérage
Cela dit, il est vrai que la loutre en Écosse ou en Irlande fréquente de manière assidue le milieu marin, côtier principalement. Elle y mène alors, non pas une existence nocturne, mais s'aligne sur le rythme des marées.
Tête de loutre émergeant entre deux plongées
Active principalement à marée descendante, elle marque un pic d'activité à la mi-marée, lorsque la chasse est la plus facile. Les trous et failles présentes sur les côtes rocheuses lui permettent d'y débusquer les proies piégées lors du retrait de la mer.
Nos observations ont souvent débuté par la vision fugitive d'une petite tête à la surface de l'eau, aussitôt suivie d'une plongée.
En plongeant, la queue de la loutre émerge complètement de l'eau, ce qui est un critère sûr d'identification. La plongée peut durer plusieurs minutes, puis l'animal réapparaît.
En surface, lors d'un déplacement, la tête ressort, puis le dos suivi par la queue. Là encore ces trois "sections" de l'animal émergeant sont caractéristiques.
Loutre en surface, une des pistes possibles de l'origine de la légende du monstre du Loch Ness
Observation
La loutre va ressurgir sur un rocher au bord de l'eau pour consommer sa proie. Si la chasse est infructueuse elle replonge, se déplaçant en suivant la côte, toujours dans la même direction.
La clé pour réussir alors à l'observer est de bien la rechercher après chaque plongée, et de se laisser dériver (si possible) silencieusement à quelque distance. Certaines plongées sont assez longues et l'animal peut ressortir à plus de 50 mètres du lieu de la plongée.
C'est ainsi que nous avons pu observer la loutre des Garvellachs à quelques mètres, durant plus d'une heure. Finalement c'est nous qui avons fait le choix de nous retirer, laissant la bête poursuivre sa chasse le long du rivage.
Milieu
Les îlots que l'on trouve fréquemment le long des côtes rocheuses découpées lui apportent la sécurité nécessaire à la mise bas dans sa catiche, ainsi que des zones de repos diurnes tout à fait tranquilles. Elle y trouve aussi une abondance de proies et une tranquillité quasi absolue, conditions nécessaires à son maintien sur un secteur.
La présence d'eau douce lui est indispensable afin de pouvoir y ressuyer sa fourrure. Seule une toilette minutieuse à l'eau douce lui permet de conserver son pouvoir isolant et hydrofuge.
Reproduction
C'est aussi souvent à proximité immédiate de l'eau douce que la femelle mettra au monde ses 2 ou 3 loutrons, dans une catiche bien dissimulée. En Écosse, les naissances ont lieu principalement en été afin de coïncider avec le pic d'abondance en poissons marins.
Le mâle, qui mesure aux alentours d'1,20m (queue comprise), fréquente un territoire de 20 kms de côte qu'il partage avec deux femelles (dont la taille avoisine le mètre).
Le marquage des limites du territoire, ainsi que des gites diurnes, est assuré par le dépôt des épreintes, en général sur une éminence, un rocher ou une touffe d'herbe.
Alimentation
Les épreintes contiennent les restes de proies non digérés : os et écailles de poisson, morceaux de carapaces de crustacés, poils, plumes ou os de petits mammifères. Les secteurs très fréquentés sont ainsi faciles à détecter.
Nous avons occasionnellement trouvé des épreintes au bord des petits cours d'eau douce se jetant en mer. En revanche, l'indice de présence le plus fréquent est la présence de crustacés (crabes en particulier, mais aussi homards) démembrés, déposés à différentes hauteurs sur les rochers en bord de mer.
En Écosse, ses poissons favoris sont : Loquette d'europe ou Blennie vivipare (Zoarces viviparus) ainsi que Motelle à trois barbillons (Gaidropsarus vulgaris ; espèce de poisson marin appartenant à la famille des lotidés).
En savoir plus
Web :
Bibliographie :
- John Clare. Mull otters, fact & folklore. 2013.
- Bouchardy, C. 1986. La loutre. Ed. Sang de la Terre, Paris, 174 p.
- Bouchardy, C. 2001. La loutre, histoire d’une sauvegarde. Catiche Prod., 32 p
- Rosoux, R. et J. Green. 2004. La loutre. Ed. Belin, Eveil-Nature, 96 p.
- Lafontaine, L. 2005. Mémoires de chien d’eau. in : Loutre et autres mammifères aquatiques de Bretagne. Collection Les Cahiers Naturalistes de Bretagne. Groupe Mammalogique Breton, Éditions Biotope.
- Stephane Raimond. A l'affut des Loutres, 120 p, 98 photos. Éditions Biotope.
05 juillet 2014
Retour d’Écosse (5) : les Garvellachs
Ce petit archipel nous semble bien mystérieux sur la carte. Nous n'avons pas d'informations sur les Garvellachs car nous n'avions pas prévu d'y passer initialement, même si nous en avions entendu parler. La météo a été très favorable et nous avons un peu de marge sur notre programme, c'est pourquoi nous décidons d'y faire un crochet sur notre route retour, avec l'idée d'y bivouaquer.
De Mull vers un nouvel archipel
Depuis le fond du Loch Buie, nous pointons vers la sortie où nous apercevons des fous de bassan en pêche, les piqués se succèdent. Ensuite nous entamons la traversée, laissant définitivement Mull derrière nous, sous un temps calme et ensoleillé. C'est un vrai temps à requin pèlerin, mais non ce ne sera pas encore pour cette fois !
A l'approche des Garvellachs, on constate que toute la face ouest de l'archipel n'est que falaises qui tombent abruptement dans la mer, aucune possibilité de débarquement n'y est envisageable.
Hautes falaises vertes et humides
On arrive sur l'îlot du milieu, dès qu'on le contourne une petite grève se dévoile et nous y débarquons à marée haute, accueillis par l'odeur d'un cadavre de cervidé. Là encore de gros galets glissants nous incitent à ne pas y laisser nos kayaks alors que la mer descend, on les amarre donc à flot.
A la recherche d'un coin de bivouac
Nous sommes sur un tout petit îlot rocheux, et ce que l'on voit dans les parages ne nous garantit pas qu'une autre zone de bivouac existe dans cet archipel. Pourtant, si nous quittons cette grève maintenant alors que la mer descend, nous ne pourrons y revenir à marée basse qu'au prix d'un portage difficile.
Il n'est que le début d'après-midi, et après une pause pique-nique rapide, la curiosité nous pousse à repartir, impatients de faire le tour de cet archipel.
On décide de longer la grande île du nord sur sa face orientée à l'est, et finalement, un peu plus loin, on découvre une anse qui abrite une maison. Une cale permet le débarquement à marée haute, et aussi la grève est très praticable quelque soit l'heure de marée. C'est bon, on a trouvé où dormir ce soir !
Exploration vers le sud
On peut donc continuer à explorer tranquillement les lieux. Le vent s'est levé, et on repart vers le sud pour pour aller contourner l'île Eileiach an Naoimh. Les rafales arrachent presque nos pagaies et dès que l'on passe la pointe, on est confronté à un gros clapot qui se forme avec le vent et la réfraction de la houle sur les falaises. La mer est très inconfortable, je m'accroche à ma pagaie et ne profite pas beaucoup de cette côte escarpée qui abrite de nombreux fulmars boréaux.
Découverte de la grande île
Avec soulagement on retrouve le côté est de la grande île Garbh Eileach et on part s'installer dans la petite anse que nous avons repérée. Nous allons d'abord saluer les occupants de la petite maison. Ce sont 2 géologues, le plus ancien vient ici depuis 1962 et nous indique que les formations géologiques des Garvellachs datent de 700 millions d'années, il est accompagné d'un étudiant kurde.
On plante la tente et le tarp près de la grève et aussitôt les midges font leur java du début de soirée. L'humidité se fait sentir et toute la nuit la pluie frappera la tente. On en profite pour faire une grasse mat, sachant que le lendemain nous ne pourrons quitter l'archipel qu'avec le flot de l'après-midi pour nous diriger vers Kerrera.
Avant la pluie, le diner est cuit au feu de bois et le coucher de soleil est sublime, des cerfs gambadent sur la crête.
Rencontre avec une belle vorace
Le lendemain, cueillis au saut du lit par les midges, et après un tour de l'île en kayak, on s'apprête à prendre le flot vers le nord. Pourtant une surprise nous attend et nous fait faire des prolongations.
Laurent l'a aperçue dans l'eau sur le bord des rochers. Elle a plongé, on guette, on attend, elle resurgit puis remonte sur le rocher croquer sa proie. Oui c'est la loutre, elle va nous offrir un festival, on s'invite dans sa salle à manger. Mais ce sera à lire plus tard dans un article qui lui sera consacré...
Après avoir passé une heure avec la belle, nous mettons le cap sur Inch island en envisageant d'y bivouaquer car la journée est déjà bien avancée. Le flot et le vent arrière nous font bien avancer, l'île s'avère inhospitalière, et les conditions nous étant favorables nous décidons de poursuivre jusqu'au sud-ouest de Kerrera où nous passerons nos deux dernières nuits.
Conclusion
L'archipel des Garvellachs est sauvage et escarpé. C'est encore un joyau à ne pas manquer sur ce parcours. Le courant est sensible dans cette zone, entre l'archipel et Scarba, il nécessite une attention particulière.
03 juillet 2014
Passage Nord-Ouest en kayak
Anne Quéméré, est rodée aux odyssées solitaires à travers les océans. Elle vient de s'élancer dans l'aventure du fameux passage du Nord-Ouest qui relie l’océan Atlantique à l’océan Pacifique.
Avec son Grand Narak de Nautiraid, c'est 2000 milles qui lui faudra parcourir à travers les glaces ! Elle attend actuellement que le pack se dégage pour reprendre sa route.
A suivre donc durant cet été : Anne Quéméré - Artic passage 2014
02 juillet 2014
Retour d’Écosse (4) : la pêche
Un moyen bien pratique pour s'approvisionner en Écosse est la pêche ! Elle est facile et procure une grande satisfaction
Les poissons
Nous avons tenté de plonger des mitraillettes à maquereaux et ça a marché ! On pêche en particulier au niveau des pointes, là où il y a du courant.
La méthode est la "dandine", le kayak est à l'arrêt et on le laisse dériver. On plonge la ligne légèrement plombée, et on fait un mouvement vertical de temps en temps pour animer les leurres.
Nous n'avons pêché que des lieux jaunes, cuits en papillotes le soir même sur le feu, humm !
Les coquillages
Très répandus, les bigorneaux sont de belle taille. Après les avoir cuits dans l'eau de mer avec du poivre pendant 10 minutes, ils sont parfaits à l'apéro !
Enfin, les moules sont moins faciles à trouver, on en a cueilli une seule fois, avant d'arriver à Inch Kenneth, elles étaient de belle taille et délicieuses. Elles se conservent bien, crues ou cuites, et peuvent faire plusieurs repas...
Moules, cuisson au feu de bois
Conclusion
Pêcher est facile en Écosse et se régaler des produits de la mer fait vraiment partie de la randonnée en kayak. Cependant on ne peut pas compter tous les jours sur le poisson quand on est vraiment des pêcheurs amateurs comme nous !
>>> Juin 2014 :
Tour de Bretagne par les îles : 1 an déjà !
Retour d’Écosse (3) : Staffa, ou la magie du basalte
Retour d’Écosse (2) : Les Treshnish
Retour d'Ecosse (1) : impressions
Commentaires
Coucou Armelle,
Tu as dû te régaler pendant ces vacances en Ecosse, et tu vois plein de choses depuis ton kayak. C'est super. Bises